A Decima par Blondel

Miss Porden

A Decima — ou la Belle Anglaise
par Blondel, Gentilhomme du Garde du corps du Roi
a Paris 1816

Quelle heureux region ou du monde ou du ciel
T’a fait naitre, t’a chéri, ma belle étrangere
Tu ne dois t nourrir que du lait et du miel
Ton pied si petit, ne doit toucher terre.
A tant d’attraits eclatants je devoue pour toujours
Si divins? mes hommages — su mortels? mon amour.
Que dis je? si mortels? ah ma faute est affeuse
Quand je vois une Venus, ou quelque ame bien heureuse
Qui quitte pour la France les delices de Paradis
Un Ange qui descende pour admirer Paris.

Chorus:

Chante Cupidon
Brule divin feu
Mon âme, sois encendres,
Je meurs, je suis heureux
Me voila roti, et perdu.

Oh claire sont les eaux de la Seine, mais plus claire
La Lumiere qui brille dans les coins de tes yeux.
Cendrillon dans le matin n’a plus rien a fair,
Que d’invoquer to œil, pour allumer ses feux.
Ne jette pas un regard sur cette montagne si haute
Mon coeur est un volcan — il n’est pas besoin d’autre
Si comme une Comete tu veux briller toujours
Le monde finira dans une trentaine de jours
Ta beaute suffit pour enflammer le monde
Ne regarde point les eaux, tu embraseras l’onde.

Chante Cupidon
Brule divin feu
Mon âme, sois encendres,
Je meurs, je suis heureux
Me voila roti, et perdu.

Je t’aime — tu le sais, mais plus froid que la glace
Mon bouillant amour ne peut vous echauffer
Je trouve dans votre courroux une nouvelle Caucase
Je meurs dans les rigueurs d’un eternel hiver
Oh Soleil! O Astres! O Lune clairvoyante
O! jette sur ma belle toute votre lumiere brillante
Fonde la neige dans sa sein qui est gelée toujours
Fais la une belle vase pour les feux de l’amour
Fais y croitre sa rose — il n’ya manque de rosée
Elle croitra toujours — par mes pleurs arrosée

Viens donc Cupidon
Brule divin feu
Mon âme sois encendres,
Je meurs, je suis heureux
Me voila roti, et perdu!
Mais jusqu’au tombeau, constant amoreux.